30 avril 2014

L'ONG-D EADEV participe à la crise humanitaire à WATALINGA


  • Contexte sécuritaire de la zone:

C'est depuis décennie que le groupe rebelle ougandais-ADF/NALU seme la terreur dans le Nord-est du territoire de Beni en collectivités et secteurs de Bashu, Ruwenzori, Mbau et Watalinga. Le groupe brillaient toujours par des actes des pillages des produits champêtres, d’élevage et de commerce, des enlèvements des ménages entiers, enfants et adultes indistinctement, des meurtres ainsi que des mutilations des paisibles paysans. Ce mode opératoire s’exprimait rarement par des tentatives d’occupation des entités. Depuis 2011 les derniers rapports de la société civile du territoire de Beni parlent d’au moins 500 personnes enlevés par ce groupe armé.
Historiquement la population des toutes ces contrées ci-haut cités vit essentiellement de l’agriculture, avec comme voie d' évacuation de ses produits, la ville de Beni et parfois en république Ougandaise, qui partage avec elle 2 frontières dont l’une à Kasindi/Lubiriha (secteur de Ruwenzori) et l’autre à Nobili (collectivité des Watalinga). Du riz, des bananes et autres cultures vivrières sont complétés par du cacao, aujourd’hui très rentable comme culture industrielle grâce à l’implantation dans la région de l’entreprise ESCO KIVU qui en assure la vulgarisation, l’accompagnement des agriculteurs jusqu’à l’achat des récoltes. C’est cette agriculture qui permet aux ménages d’accéder aux services de base : scolarisation des enfants, soins médicaux, alimentation et logement décent.

Aperçu des champs de cacaotiers abandonnés
 En date du 11 juillet tout a changé soudainement avec un assaut de ce groupe armé ADF/NALU et alliés , les rebelles El shebab sur la localité de KAMANGO, chef lieu de la collectivité chefferie des Watalinga, collectivité bastion de ce groupe armé. L’occupation de Kamango n’était pas de longue durée car le lendemain 12 juillet les forces loyalistes avaient repris le contrôle de la cité pillée de fond à comble.
Le bilan de cette attaque est très lourd, le bureau central de la zone de santé (BCZ) qui devait lancer une campagne de vaccination le lendemain est totalement vidé de tous les produits et matériel de vaccination y compris du carburant pour maintenir la chaine de froid.

 Au niveau du bureau de la BCZ il n’est resté que quelques  archives détruites et éparpillées, quelques aiguilles destinées à la vaccination du 12 juillet ainsi que quelques calendriers muraux, vitres et portes cassées et restées béantes                                        (Photo du constat fait par l’équipe mixte EAD et Save the Children sous le guide du chef de collectivité le 10 Octobre 2013)
La crise humanitaire a connu son point culminant car toute la population du chef lieu KAMANGO s’est déversée sur les localités voisines dont NOBILI qui a eu à gérer les activités administratives, médicales (zone de santé) jadis opérationnelles à Kamango et le gros de la population déplacées. D’autres zones de forte concentration des déplacés sont restées Lwanoli, Kikura, voire le territoire ougandais où un camp des réfugiés a été installé. 




  




Ici l'image des bâtiments de l’EP Lwanoli transformés en dortoir de fortune, Hommes, Femmes et enfants confondus (Photo du 22 Septembre 2013)







Plusieurs cas de violations des droits humains ont été constatés lors de cet évènement . Parmi ceux-ci, nous signalons le cas d'un enlèvement d'une équipe d'une Ong Internationale en mission dans la même localité, dont nous nous réservons de citer le nom dans la localité de Kamango . Quatre membres et un véhicule 4x4 ont été enlevés alors qu'ils  se trouvaient dans un hôtel de la place. 


Ici furent enlevés 4 agents d’une ONG humanitaire internationale ainsi que leur véhicule au cours de l’assaut des ADF/NALU en plein cœur de la cité de KAMANGO le 11 juillet tjrs : Photo 10 Octobre 2013










  • Présence de l'Association EADEV dans la contrée

Cette calamiteuse situation humanitaire conséquence de la terrible attaque du 11 juillet ne pouvait faire l'objet d'une mobilisation de plus qu'un acteur humanitaire dans la région en vu de venir en aide les victimes, particulièrement les femmes et les enfants. Avant cet évènement du 11 juillet, l'association EADEV était toujours actif dans le monitoring et communication  sur les violations des droits de l’homme en général, les 6 violations des droits de l’enfant en particulier. Cependant ces actions étaient menées sans une présence physique dans cette collectivité de Watalinga. Au vu de l’ampleur de la crise humanitaire EADEV a jugé mieux être au chevet de la population de Watalinga en y ouvrant une représentation, ce qui fut fait le 2 septembre 2013.
Point d’écoute EAD au centres de Nobili 
Deux animateurs point d'ecoute





Le point d’écoute EADEV nouvellement implanté  dans cette région s'emploie essentiellement  dans la mise en place des structures communautaires pour la protection de l’enfant.
Après présentation de l’organisation à l’autorité locale,comme première réalisation, l'organisation a suscité l’implication de la communauté dans la dynamique de protection de l’enfant en mettant en place un Réseau Communautaire pour la Protection de l’Enfant, RECOPE et un Club d’enfant. Les missions de ces RECOPE et Club d’enfants se limitent à :

1°RECOPE 
- Sensibilisation et information de la communauté, des familles et des enfants sur la protection de l’enfant, les services de prise en charge et les réponses adéquates
-  L’identification des cas d’abus et de violations des droits des enfants
-  Référencement, orientation et plaidoyer pour une prise en charge adéquate des enfants ainsi que les poursuites en justice des auteurs d’abus et des violations des doits des enfants
- Compilation et transmission des informations et tendance en matière de protection de l’enfant permettant des réponses efficaces
- Suivi des cas (prise en charge psychosociale, médicale par les structures compétentes, réunification familiale, réintégration scolaire et économique, etc.)

Travaux de groupes lors de la formation de RECOPE en Août 2013 à Nobili)



CE( Club d'Enfants :
- Sensibilisation aux droits des enfants et leur respect pendant la situation de conflits armé
-  Parler des problèmes qu’ils rencontrent et chercher eux-mêmes des solutions à ces problèmes
-   Connaissance sur la défense de leurs droits et ceux de leurs camarades
-   Apprendre à bien s’exprimer sans avoir peur
-    Apprendre le respect mutuel
-    Apprendre à faire des activités ensemble
-    S’entraider et se donner des bons conseils
-  Protéger leurs droits et les droits de tous les enfants de leur école, de leur communauté,
-   Travailler pour la prévention des tous les abus contre les enfants
Club d'enfants à Lwanoli


   


     Par ailleurs, la sensibilisation communautaire au près des déplacés et des ménages d’accueil est réalisée. L’objectif de cette activité étant d’identifier d’autres acteurs locaux, si possible pour une bonne synergie dans l'intervention. A coté de l’organisation BENENFANCE CONGO, la structure de crise initiative locale, nous sommes parvenus à mettre en place un bloc uni répondant aux différentes questions de protection de l’enfant dans les limites de nos moyens. Ainsi par exemple, grâce à cette unité, nous avons servi de pont à l’organisation IRC qui a apporté sa pierre à l’édifice en organisant une formation sur « la prise en charge psychosociale » en faveur des agents sociaux et autres staff des structures locales

      Acteurs Locaux:
   Dans la même logique d'intervention, l’organisation Save the Children Internationale a emprunté le même chemin avec beaucoup d’ambitions car, après nombreuses séances avec nous et à l’issue de ses évaluations elle compte appuyer l’approche de la capacitation des RECOPE, clubs d’enfants et même nous aider à installer des points d’écoute et des centres de jour dans 4 agglomérations à forte concentration des déplacés à savoir NOBILI, KAHONDO, KIKURA et LWANOLI, ce qui est une satisfaction pour nous car en plus de nos activités sur le terrain un plaidoyer est fait au quotidien pour que d’autres intervenants avec une bonne capacité financière et logistique interviennent dans la région. Seuls nous ne pouvons rien au vue de l’étendue de la zone à couvrir et de la complexité des besoins sans réponses. 


Staff Save the Children Internationale en concertation avec le staff EADEV et  Benenfance Congo pour l’évaluation des besoins en protection dans la région et à l’approche à mettre en place pour palier aux différents problèmes : 
le 5 Octobre 2013 à  Watalinga











Equipe de redaction Eadev-DRC

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