26 octobre 2012

L'enjeu et le défis de la situation sécuritaire en territoires de Beni et Lubero pour l'action EADEV


Evolution du contexte dans notre rayon d'action

L'Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement le Grand Nord a été au courant de la semaine du 15 au 23 Octobre, le théâtre de faits d'insécurité grandissante.
Le phénomène chronique du banditisme et exactions que vivent les populations dans cette partie du pays, notamment des cambriolages des maisons, des enlèvements, des viols et des meurtres causés par les hommes en armes est remarquable, non seulement en ville de Beni et  Butembo, mais aussi dans tous les axes de nos interventions.
Outre cette situation, cette zone a vécu dans la même période, la naissance de plusieurs mouvements groupes armés très actifs avec des objectifs différents. 
Sur l'axe Beni-Mutwanga, vient de naître un mouvement politico-militaire, dénommé URDC(Union pour la Réhabilitation au Congo) basé dans les montagnes de Ruwenzori et dans le Graben en territoire de Beni. Il est formé par des déserteurs de FARDC, issu de l’APC, ancienne branche armée du RDC-KML, intégrée aux forces loyales lors des accords de paix inclusifs en 2004. Ce mouvement  revendique la démocratie en RDC, la vérité des urnes, le social des militaires et du peuple congolais.
En territoire de Ruthsuru, sous contrôle du M23 depuis le mois de juin, un groupe armé vient de se mettre en place  dénommé  R.U.C "Résistance pour l'Unité Congolaise".Ce dernier dès sa création, a déclarer la guerre au M23 de suite de l'impuissance de l'armée loyale de venir en aide des population sous l'emprise barbare du M23.
Au sud de Lubero, en territoire de Walikale, le groupe mai-mai "Raiya Mutomboki"qui signifie"Peuple en colère",très actif dans ce territoire, vient de renforcer son dispositif militaire et adopter un changement d'appellation en "Raiya Mukombozi" qui signifie" Peuple de libération". Ce groupe mène des attaques contre le FDLR également en action dans toute la partie sud de la province du Nord-Kivu.
Un groupe mai-mai à Walikale
Cette recrudescence de formation des groupes  armés sème une terreur insupportable dans les populations vivants dans ces contrées, qui ne leur permet plus de vaquer normalement à leur activités champêtres,et par ricochet une oisiveté persiste qui accentue la vulnérabilité des populations déjà meurtris. 






 Les cas recensé par nos équipes d'évalutions ont été surtout de la nuit de jeudi 18 Octobre qui a été très cauchemardesque pour les habitants de MANZIKO et NGUMO, localités situées aux environs de la localité de KABASHA à environ 19 Km de Beni. Plusieurs maisons ont été systématiquement pillées par un groupe de 5 hommes en tenues militaires et porteurs d’armes à feu et ont également violé une femme enceinte. Cette dernière suit des soins appropriés au centre de sante de KABASHA.
 Le vendredi 19 Octobre, a 21heures 30, des hommes en arme non autrement identifiés ont enlevé trois prêtres assomptionnistes qui suivaient la télévision dans leur couvent à la paroisse Catholique de MBAU, a 20 km de Beni. Ils ont été  amenés vers une destination inconnue jusqu'à nos jours.
Eglise de notre dame des pauvre à Mbau
   
















©     Analyse et incidence sur nos programmes et sur nos bénéficiaires :
Les faits tels que le déplacement massif des populations et la présence des groupes armées dans des montagnes de Ruwenzori et le Graben pourrait beaucoup faire dégrader la situation de ces milieux.    Pour les populations du secteur de MBAU, beaucoup d’enfants risquent d’abandonner l’école à cause des déplacements des parents. Quant a ceux de Ruwenzori, la présence des éléments de l’URDC  non seulement déstabilise le milieu mais surtout ils  recrutent des enfants dans leurs rangs.                          D’où la vulnérabilité de nos bénéficiaires est en croissance et un risque de dispersion des bénéficiaires que nous étions entrain de suivres.
D’une manière générale il y a dégradation de la situation par rapport aux semaines écoulées. Ce qui explique les activités urgentes que nous menons en ce moment, notamment:
   
ü   Sur 15 nouveaux cas d’enfants sortis des Forces et Groupes armes dans le secteur Beni et Lubero, 9 ont été réunifiés avec leurs familles. Pour certains, nous sommes en phase de recherche familiale, par contre pour d’autres, nous faisons la médiation avec leur famille.
ü Nous  travaillons actuellement avec la MONUSCO pour le screening des recrues a l’aéroport de MAVIVI  avant leur embarcation vers KISANGANI pour la formation militaire. Sur un total de 160 recrues, 5 ont été vérifiés mais non certifiés comme encore mineurs pour intégré l'Armée.
ü  Nous continuons notre vigoureuse Plaidoirie  pour sortir 4 enfants EAFGA des mains des FARDC basés à RUGHENDA à Butembo
ü  Nous venons encore d'accueillir 3 enfants sortis des Forces et groupes armés au sud de Lubero qui seront bientôt réunifiés par CICR(Comité International de Croix Rouge), notre partenaire de réunification. 
ü  Le cas déplorable reste celui de l’enfant SUDEISI KASIMU UMARU d’origine Ougandaise qui vient de faire 6 mois dans nos  FAT(Famille d'Accueil Transitoire à BENI. Cet enfant a très peu de chance d’être réunifié par le CICR, en charge pour des cas des enfants étrangers. Nous sommes entrain d'étudier une autre alternative car  sa prise en charge n'est plus financé.

DPT de communication EADEV-DRC